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Du bon vieillir

Vivre, c'est forcément vieillir. Chaque jour de vie me rapproche un peu plus de ma finitude. Et tu voudrais que j'écrive cet article avec enthousiasme ? On enseigne le mieux ce que l'on a le plus besoin d'apprendre... Je suis toujours méfiant des gens qui te disent comment bien faire. Ce qu'il faut faire pour bien vivre, bien manger, bien baiser, bien vieillir, bien mourir. Quand tu vois leur vie et ce qu'elle contient d'incohérences, tu te demandes si l'hôpital ne se fout pas de la charité. Et si l'autre ne se fout pas un peu de ta gueule. Grand nombre de livres traitant du vieillir en pleine forme, ont été écrits, pour la plupart, par des auteurs partis (trop) rapidement dans l'au-delà.
Il existe cinq types de vieillissement :
1/ le rancissement : il s'agit du vieillissement naturel. C'est le stress oxydatif N°1. Sa caractéristique première est l'odeur qui s'en dégage. Quand tu rentres dans un hôpital gériatrique, un ehpad, une maison de retraite, EN TANT QUE VISITEUR, le côté âcre, amer, rance te pique le nez, te prend la gorge, te démoralise en une fraction de seconde, te coupe les jambes, anéantit ta joie du matin. Bon c'est sûr, quand tu y rentres le neurone déjà bien endommagé, tu en ressors cloisonné... cercueil ou urne, selon ta dernière volonté. Les autres signes qui marquent une vieillesse en chemin sont : les cheveux, la peau, la libido, la perte de sens, la perte du goût de la vie, la souplesse, l'appétit, le sommeil, la dentition, l'ouïe, la vue, le système pileux (c’est chiant quand ça pousse dans les oreilles !). Ce vieillissement est inévitable ; pour continuer à jouir de la vie, il faut commencer par accepter ce principe de réalité. La chirurgie esthétique d’aucune manière ne peut prêter longévité à nos cellules et tissus. Artificiellement et sur du court terme, peut-être. Mais quel intérêt ?
2/ le coup de vieux : il est la conséquence d'un stress aigu, violent et/ou d'une situation que tu juges inextricable. J'ai revu Roger, dis donc, en trois mois il a pris au moins vingt ans. Ah ben oui tu comprends, sa femme est partie avec son meilleur ami, sa fille se prostitue, son fils a plongé pour trafic de drogues, et puis il a perdu son boulot et son appartement, il est devenu SDF suite à un contrôle fiscal, il a un cancer de la prostate, il picole et s'est remis à fumer en faisant la manche. Tu m'étonnes qu'il ait pris un coup de vieux ! Le stress aigu appelle à la rescousse les hormones dopamine, adrénaline, noradrénaline qui ont besoin d'être véhiculées. Leur Uber s'appelle Joe Magnésium qui sort alors de la cellule pour jouer le taxi. La nature ayant horreur du vide, calcium, fer et cuivre pénètrent dans la cellule. Qui va à la chasse perd sa place. Le calcium va fabriquer des cristaux ou calcites, le fer et le cuivre vont s'oxyder comme deux bons vieux métaux qu'ils sont. C'est le stress oxydatif N°2 marqué également par la fuite de magnésium donc.
3/ la rouille : la rouille met du temps à s'installer. On parlera de stress chronique, de stress durable. De burn in. Une fois les phases d'alarme et de résistance dues au stress aigu passées, notre organisme rentre en burn in, s’y habitue malgré des signes de fatigue ou d’épuisement d’ordre psychique. “J’en peux plus”, “J’en ai marre” sont des leitmotivs de détresse. On s'adapte de moins en moins bien, de plus en plus lentement et on met tout autant de temps à se désadapter. C'est pourquoi, ce qui caractérise la vieillesse sont l'habitude, la routine, la résistance aux changement, le blotissement dans ses zones de confort, les peurs, la lenteur. Des tâches brunes de rouille - que l’on nomme également les fleurs du cimetière, apparaissent sur le visage, sur les mains, un peu partout sur le corps. Le cortisol, hormone très sucrée, appelle le sucre. On offrira à ses papy-mamies plus de sucrerie et de douceurs que de charcuterie et de fromages qui puent. Le sucre, indéniablement, accélère le vieillissement. C'est le stress oxydatif N°3.
4/ les radicaux libres : les centrales énergétiques de nos cellules autrement appelées mitochondries fabriquent, quand elles sont bien nourries, de l'énergie vitale (cycle de Krebs). Quand les mitochondries sont maltraitées par nos comportements délétères et nos environnements pollués, agressifs, stressants, elles fabriquent alors des radicaux libres, qui sont l'un des marqueurs principaux du stress oxydatif N°4. On ne se reconnaît plus, on se carbonise par nos attitudes mentales et nos comportements laxistes envers soi-même. Allez bouge, je sais pas moi, reprends tes activités : la danse, la marche, le bridge, fais ce que tu aimais faire nom d’une pipe, sors ; regarde-toi, tu te traines, tu ressembles à rien, tu deviens une larve méconnaissable, allez bouge je te dis. Et lâche-la ta télécommande, tu es en train de te griller le cerveau avec toutes ces conneries que tu regardes en boucle. Quand la télé s’allume, il n’y a pas que les enfants qui s’éteignent… TOUS les cerveaux disponibles deviennent de la bouffe pour chats.
5/ la caramélisation : en terme scientifique, il est question de glycation. C’est le stress oxydatif N°5. La glycation des protéines et des lipides. C'est quand une molécule de celles-ci se marie avec une molécule de glucose. Aie Aie Aie ! La caramélisation empêche toute circulation fluide. Gare aux plaques d'athérome ! La lymphe s'embourbe et n'arrive plus à transporter les déchets qu'elle est censée apporter au foie, chef d'orchestre de la detox. De toute part, le système circulatoire marque des signes de faiblesse.
Qui n’est pas soumis à l’un ou plusieurs de ces stress oxydatifs ? Avec le temps, oui tout s’en va : l'organisme s'encrasse fortement, s'oxyde, s'acidifie. La cascade morbide est en chemin : s'en suivront irritations chroniques, inflammations dégénératives, infections généralisées, mort.

Dans tous les cas, NO STRESS. La sophrologie, l’hypnose et bien d’autres approches favorisent une meilleure gestion des stress environnementaux et comportementaux. Certains trouveront la sérénité au contact de Dame Nature. Chacun sa route, chacun son chemin. RESPIREZ, vous êtes vivant(e) !
Alors question que je vous pose : quel est le bruit que fait la poussière quand elle se dépose sur un meuble ?
Aucun. L’encrassement est silencieux… pour notre plus grand malheur.
Conseil : bien évidemment, le jeûne hydrique sans sucre ajouté pour amorcer un début de grand nettoyage est fortement recommandé comme démarche initiale. On peut observer que les populations qui ne consomment ni sucre, ni gluten, ni laitage vivent longtemps et en pleine forme. On note également que ces populations pratiquent la méditation, se réveillent et se couchent avec le soleil, rient souvent et beaucoup, mettent le corps en mouvement : Qi Gong, Thaï Chi, yoga, marche, etc. Dès leur premier âge, on apprend aux enfants à RESPIRER. Le massage fait partie de leur culture. Elles mangent peu, bien souvent du riz blanc, des légumes, des protéines, des omégas 3, de l'ail. L’excès, connaissent pas. Le concept même de retraite n'existe pas chez ces gens-là. Et puis ces populations qui vivent longtemps en gardant leur intégrité physique et leurs facultés mentales appliquent un principe simple : pour bien vivre, il faut commencer par accepter sa réalité, en s'adaptant en permanence à un environnement qui change en permanence. Pour bien vieillir, ils appliquent le même principe de réalité. Et au crépuscule d'une vie pleine et entière, la mort vient les cueillir, dans une sérénité déconcertante. Un souffle qui s'éteint pour donner vie à d'autres souffles…
Autre approche : le froid. À n’en pas douter, le froid conserve. Nager en eau froide et/ou pratiquer le yoga toumo sont des apprentissages que l’on peut commencer à tous âges. Je préconise - comme pour le jeûne, d’être accompagné(e) par des professionnels qui maîtrisent la technique et savent évaluer les risques. Cette épreuve du corps et du mental se décomposent en trois phases successives : le saisissement, l’exaltation, la sérénité. Je consacrerai une prochaine newsletter sur ce thème.